… Le silence, tel un dimanche sans fin… Peu de voitures et d’avions dans le ciel, dans les rues, personne, commerces et administrations fermées, magasins d’alimentation déserts… Ce même silence que je ressentais quand maman me racontait «la belle aux bois dormant ».
Drôle de guerre
C’est comme un enchantement, un rêve… Comme si soudain j’étais téléporté sur une autre planète. Semblable à notre planète terre. L’agitation, la pollution et le bruit en moins…
CORONA VIRUS, l’ennemi à abattre, un tranquillisant pour l’humanité et un déclencheur d’angoisses abyssales. Peur d’inimaginables pertes matérielles, peur de profonds changements sociétaux et surtout peur de mourir et/ou de perdre nos proches. Et c’est bien ce qui se passe… Le décompte de personnes décédées, porteuses du virus COVID–19, augmente inexorablement.
Ainsi la communauté planétaire a tiré le frein d’urgence pour protéger la vie, pour éviter une catastrophe humanitaire sans précédent. Aujourd’hui, plus de 4 milliards d’humains vivent « confinés » avec interdiction de se rencontrer, de se déplacer, de célébrer ensemble, de suivre des formations et de travailler normalement. Et ce « jusqu’à nouvel ordre ».
Du jour au lendemain, les économies des pays les plus développés ont été réduites au minimum. Des choses encore impossibles la veille ont été ordonnées comme la fermeture des frontières, l’interdiction de voyager et l’annulation de tout évènement public, y compris les Jeux Olympiques – inouï !
Je suis stupéfait face à ces mesures à effet immédiat.
Pour protéger la vie, la moitié de la population mondiale accepte la privation de ses libertés les plus élémentaires : le droit à la libre circulation, aux rassemblements, à l’exercice de son métier.
Pour protéger la vie, les dirigeants ordonnent l’arrêt des économies et offrent un salaire à tous les employés au chômage.
Pour protéger la vie, nous voilà capables de changer radicalement nos habitudes et traditions.
On est en guerre, nous dit-on. En guerre contre le virus, en guerre contre la mort. Pour la victoire de la vie !
Et si, en vérité, ce n’était pas une guerre, mais une transition ?
Une crise profonde de l’humanité, avec l’effondrement de tout ce que nous avons cru immuable, acquis à tout jamais, vers un monde encore plus beau ?
Un monde, qui a comme priorité absolue la protection de la vie et de tout ce qui est vivant ?
Aujourd’hui, la survie de notre belle planète est en grand danger. Surexploitée, polluée par notre mode de vie, nous sommes en train de provoquer, selon un rapport de l’ONU en 2019, la 6ème extinction de masse (disparition de plus d’un million d’espèces sur 8 millions présentes sur la planète). La dernière remonte à 66 millions d’années.
Depuis des décennies, des millions de gens se préoccupent de cette mort annoncée, ils s’organisent et s’engagent pour un changement de cap. Ces dernières années, les protecteurs et soignants de la terre deviennent encore plus nombreux, les voix d’alerte encore plus fortes : Greta Thunberg, les « Extinction Rebellions », les Gilets Jaunes et dernièrement l’appel de 1000 chercheurs et scientifiques français à la désobéissance civile, et bien entendu de nombreuses associations et ONG comme Greenpeace, France Nature, Les Colibris – et malgré l’urgence et un consensus quasi général que nous allons droit dans le mur, aucun changement drastique et efficace ne semblait possible.
Il nous fallait l’aide d’une superpuissance.
Et on l’a obtenu sous la forme d’une minuscule bactérie, le « Covid-19 ». Ce petit « être » nous fait découvrir soudainement des marges de manœuvres et des possibilités d’actions insoupçonnées. Nous nous donnons enfin les moyens de prendre soin de la vie, de nos vies. Et nous arrivons à arrêter net le système qui tue la vie sur notre planète.
YES, WE CAN ! Cette crise nous offre une chance unique d’entrer dans une nouvelle ère de coopération et de cohabitation.
Coopération avec la planète et avec tous ses êtres, visibles et invisibles, cohabitation et collaboration en bonne intelligence avec nos proches, nos communautés, nos compatriotes et tous les peuples de la terre.
Cette crise – et le confinement – nous mettent également face à nous-mêmes et nous offrent du temps pour un rendez-vous avec nos aspirations et nos questionnements les plus profonds :
- Quel est le sens de ma vie ?
- Est-ce que je vis par choix ou par peur ?
- Qu’est-ce qui compte vraiment pour moi ?
- Qu’est-ce que je veux encore accomplir ?
- Comment j’envisage la fin de ma vie et ma mort ?
Le monde « après Corona » ne sera plus jamais celui que nous avons connu. Difficile d’imaginer aujourd’hui les couleurs et les chants du phénix qui s’élèvera des cendres. Peut-être conserverons-nous l’envie d’un quotidien moins rempli, d’un rythme de vie plus doux, peut-être n’accepterons-nous plus de respirer un air toxique, peut-être voudrons-nous continuer à cultiver la gratitude et la solidarité après le confinement et peut-être déciderons-nous tout simplement d’adopter une forme de vie en harmonie et en coopération avec la nature, en phase et en cohérence avec nos valeurs les plus chères.
Allons-nous gagner la guerre ?
Oui, j’en suis convaincu. Mais pas avec des masques et du gel hydro alcoolique, ni avec des applications de surveillance et autres mesures totalitaires. Nous allons gagner la guerre grâce à un traité de paix que nous pouvons conclure entre l’espèce humaine et tous les autres êtres et esprits, habitants de cette belle planète. Y compris les virus.